20 octobre 2007
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"Scandale dans la famille"
ALAIN ROBBE-GRILLET : "UN ROMAN SENTIMENTAL"
DOIT-ON DIRE
"UN BOUQUIN A DEPUCELER" OU "UN LIVRE A DEFLORER" ?
Soyons clairs : je vais choquer.
Un livre vient de sortir des éditions "Fayard". Il parle de sexe.
Son auteur est Alain Robbe-Grillet, très accessoirement membre de l'Académie Française, "pape du nouveau roman". On est libre ou pas de se rendre à ses messes.
ARG n'est pas un prédateur. Sa vie est derrière lui.
Je n'ai pas lu une seule ligne de ce livre, et c'est pourtant comme si c'était fait. Quelle prétention, me direz-vous ?
De quoi est-il question ? De fellations et de sodomies, de sexes rentrés partout, de muqueuses qui jouissent à n'importe quel prix et avec n'importe qui, pourvu qu'il y ait quelque consentement...
S'appesantir sur le sensationnel de l'entreprise ne me plaît pas.
ARG doit sans doute aller trop loin et il le sait.
Reprendre à bon compte des phrases et des mots percutants -serrer des tétons avec des pinces rouillées, découper un corps d'enfant comme un découpe un rôti- servirait à quoi ? Ce ne sont pas des actes que je commets personnellement tous les jours, et Robbe-Grillet non plus.
Oui, ARG trangresse. Parce qu'il peut se le permettre, ce vieillard lubrique... Parce qu'il n'est que le reflet de chacun, qui porte le même cancer, qui se développe ou pas...
Je ne sais pas quel sera le parcours de ce livre. L'avenir nous le dira.
Je l'ai acheté ce soir. Il est soudé à chaud sous film transparent et non massicoté. Une étiquette dit : "L'Editeur tient à signaler que ce "conte de fées pour adultes" est une fiction fanstasmatique qui risque de heurter certaines sensibilités.
L'ouvrage n'étant pas massicoté, il est préférable, pour l'ouvrir, d'user d'un instrument coupant plutôt que de son doigt."
Coupe-papier ? Dague ? Kriss ? Couteau à pain ? A huître ? Cutter ? Opinel ? Laguiole ? "Econome" à peler les patates ?
Que vais-je choisir quand je vais me décider à découvrir le pire comme le meilleur, c'est à dire la vie ?
JF
PS : Pour se faire une "idée" de ce livre, je conseille la lecture du blog de Pierre Assouline, "La République des Livres". Et surtout des innombrables commentaires qui en découlent.
J'aime beaucoup celui-ci :
"Une neige de loup gomme le bois de Boulogne. Plus rien. Les images reprennent à l'entrée d'un appartement de Neuilly. Sur un mur, peint à la façon d'un ciel, un buste de fille a été accroché et sa blancheur se confond avec celle d'un nuage. Un coquelicot de sang fleurit entre ses seins. [...] Ou bien est-ce au Mesnil, l'autre demeure de Robbe-Grillet, au fond d'un parc de Normandie que l'imagination s'emballe ? Ici, on le voit descendre dans les caves d'abord insoupçonnées et que l'on se figure aussitôt criminelles, bondées de "belles captives. L'homme n'en remonte que des bûches, car il gèle, avec des gants de daim, car il est écrivain."
(http://libellules.blog.lemonde.fr)
ALAIN ROBBE-GRILLET : "UN ROMAN SENTIMENTAL"
DOIT-ON DIRE
"UN BOUQUIN A DEPUCELER" OU "UN LIVRE A DEFLORER" ?
Soyons clairs : je vais choquer.
Un livre vient de sortir des éditions "Fayard". Il parle de sexe.
Son auteur est Alain Robbe-Grillet, très accessoirement membre de l'Académie Française, "pape du nouveau roman". On est libre ou pas de se rendre à ses messes.
ARG n'est pas un prédateur. Sa vie est derrière lui.
Je n'ai pas lu une seule ligne de ce livre, et c'est pourtant comme si c'était fait. Quelle prétention, me direz-vous ?
De quoi est-il question ? De fellations et de sodomies, de sexes rentrés partout, de muqueuses qui jouissent à n'importe quel prix et avec n'importe qui, pourvu qu'il y ait quelque consentement...
S'appesantir sur le sensationnel de l'entreprise ne me plaît pas.
ARG doit sans doute aller trop loin et il le sait.
Reprendre à bon compte des phrases et des mots percutants -serrer des tétons avec des pinces rouillées, découper un corps d'enfant comme un découpe un rôti- servirait à quoi ? Ce ne sont pas des actes que je commets personnellement tous les jours, et Robbe-Grillet non plus.
Oui, ARG trangresse. Parce qu'il peut se le permettre, ce vieillard lubrique... Parce qu'il n'est que le reflet de chacun, qui porte le même cancer, qui se développe ou pas...
Je ne sais pas quel sera le parcours de ce livre. L'avenir nous le dira.
Je l'ai acheté ce soir. Il est soudé à chaud sous film transparent et non massicoté. Une étiquette dit : "L'Editeur tient à signaler que ce "conte de fées pour adultes" est une fiction fanstasmatique qui risque de heurter certaines sensibilités.
L'ouvrage n'étant pas massicoté, il est préférable, pour l'ouvrir, d'user d'un instrument coupant plutôt que de son doigt."
Coupe-papier ? Dague ? Kriss ? Couteau à pain ? A huître ? Cutter ? Opinel ? Laguiole ? "Econome" à peler les patates ?
Que vais-je choisir quand je vais me décider à découvrir le pire comme le meilleur, c'est à dire la vie ?
JF
PS : Pour se faire une "idée" de ce livre, je conseille la lecture du blog de Pierre Assouline, "La République des Livres". Et surtout des innombrables commentaires qui en découlent.
J'aime beaucoup celui-ci :
"Une neige de loup gomme le bois de Boulogne. Plus rien. Les images reprennent à l'entrée d'un appartement de Neuilly. Sur un mur, peint à la façon d'un ciel, un buste de fille a été accroché et sa blancheur se confond avec celle d'un nuage. Un coquelicot de sang fleurit entre ses seins. [...] Ou bien est-ce au Mesnil, l'autre demeure de Robbe-Grillet, au fond d'un parc de Normandie que l'imagination s'emballe ? Ici, on le voit descendre dans les caves d'abord insoupçonnées et que l'on se figure aussitôt criminelles, bondées de "belles captives. L'homme n'en remonte que des bûches, car il gèle, avec des gants de daim, car il est écrivain."
(http://libellules.blog.lemonde.fr)