19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 18:27

Les lionnes et lions Apollo, Bellone, Blanchette, Clarence, Angelina, Duranton, Rachel, Nina, Rosa, Zouina, Tarass, Ulysse, Prince, Royal, Ramsès, Brutus, Pacha ;
La tigresse Uhlah ;
Les singes Boubou, Titou, Nénette, Roméo, Juliette, Napoléon, Joséphine, Mimi, Bibi, Cino ;
La truie Lily ;
Le loup de Sibérie Samson ;
Le mouton Blanchette ;
La panthère Sheila ;
Le léopard Shanghai ;
Le poney Pascal ;
Les chèvres Cricri, Isabelle, Jeannette,
Le bouc Jojo ;
Les chattes et les chats Négus, Grisette, Gigi, Anémone ;
Les chiennes et chiens Rex, Lady, Baby, Horace, Négresse, Peter, Airsus, Iréna, Midi, Mercredi, Parking, Bienvenu, Trouvé, Whisky, Ralph, Pipo, Pompon, Chow-chow, Pupuce, Socrate, Rachel, Sarah, Mireille, Gaby, Mario, Welcome, Tino, Paulhac, Gitan, Félicie, Neige, Belange, Juliette, Youcky, Pacha, Dagobert, Jim, Petite, Moïsa, Sonia, Jonas, Négraud, Dick, Mirza, Patricia...
ont la douleur de vous faire part du décès de Jeanne, Louise, France Corfdir, dite Jeannette Mac-Donald, survenu le 1er mai 1999 à Grenade.

Sans famille.

Jeannette Mac-Donald s'est éteinte paisiblement le 1er mai 1999, deux jours avant son 81e anniversaire.

Dans son dossier à la maison de retraite, y-avait-il noté, à la rubrique "Personne à prévenir" : personne ?

Lors de ses obsèques religieuses, le jeudi 6 mai 1999, en l'église de Bessières, nous n'étions pas très nombreux.

Si Jeannette Mac-Donald ne repose pas au "carré des indigents" ou dans quelque fosse commune, c'est grâce à un homme : Jean Bergail.

Son geste a une beauté et une noblesse rares : il a proposé d'accueillir la dépouille de Jeannette dans son caveau familial, au cimetière de Bessières, où repose déjà sa mère, et l'abbé Basséguy, frère de la grand-mère de Jean, qui fut curé de Buzet.
Sur la sépulture, une plaque "A notre amie regrettée" rappelle par l'image le souvenir de "Jeanne Corfdir (Le graveur a écrit "Cofdir") dite Jeannette Mac Donald 1918 - 1999". C'est une photo, une photo qui reste dehors à l'air libre et qui traverse les saisons, et qu'on ne voit que dans les cimetières, là où il n'y a que des gens irremplaçables.

Le caveau de la famille Bergail - Basséguy, au cimetière de Bessières où repose Jeannette Mac-Donald. (Photo JF)

La plaque-souvenir, sur la caveau. (Photo JF)

Les arbres se souviennent.

Parfois, il m'arrive de ramener mes pas sur ce que fut le zoo de Jeannette. La nature a repris le dessus. C'est un bois qui ressemble à un autre bois. Pourtant, je revois la configuration des lieux. La mémoire est immatérielle.
Seule la petite bâtisse de la caisse à été conservée. Sur le guichet, il semble qu'il y ait écrit : "Le spectacle est annulé. Circulez, y'a rien à voir".

Il est pourtant d'infimes détails qui restent, à qui sait les voir. Telles ces deux cicatrices sur le tronc d'un chêne, qui se remettent d'une cravate de chien trop serrée ; tels ces deux essieux de roulottes, curieusement disposés en croix potencée ; telle la boîte aux lettres, restée accrochée près du portail (Une adresse permanente ?), comme celle en sentinelle près de la tombe du poète Antonio Machado ; tel ce crâne de vache, comme on en voit dans les westerns...
Pour le reste, tout le reste, il faudrait creuser un tout petit peu...
En tous cas, au nom de l'histoire extraordinaire que ce sol porte, il ne faudrait pas en faire n'importe quoi...

                                                         HORS-SAISON

Ce livre n'est pas un livre sur Jeannette Mac-Donald.
Jeannette Mac-Donald n'a jamais existé.
Jeannette Mac-Donald est un personnage de fiction.
Comment ? Vous prétendez l'avoir connue ? Vous avez rêvé, Madame. Vous avez rêvé, Monsieur.
"La vie est un songe" a dit Calderon.

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commentaires

A
Parce que ce n'est pas une fiction, parce que je le voyais venir ainsi depuis quelques soirs, cette nuit, je pleure...
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