8 juillet 2007
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19:17
De la difficulté d'écrire...
Brel m'a dit qu'il écrivait "debout, le corps tendu, comme un coq qui crache du feu." Il m'a dit aussi : "Un jour, je pourrai m'arrêter de chanter, mais je ne marrêterai pas d'écrire." Et encore : "On ne sait rien pendant qu'on écrit... on ne sait rien pendant..." A Jacques Chancel, grand chirurgien des créateurs s'il en fut, qui lui demande : "Un jour, au bout de la route, il y aura sans doute pour vous le roman, la chose littéraire ?" Brel, humblement, répond : "Oui, peut-être, c'est une discipline majeure."
S'est-il, un jour, décidé à s'asseoir, cet homme étonnamment debout, face à la lumière ? : "Il faut vivre debout et en mouvement sinon la lumière vous tombe sur la tête." Dans une chanson, il s'interroge encore : "Serait-il impossible de vivre debout ?"
Pour écrire et être lu, et parfois apprécié, il faut trois choses : don plus travail plus chance. Et accessoirement état de grâce...
Moi, j'aime écrire. Mais j'ai du mal. Disons que c'est pas l'inspiration qui me manque, ça... non. Mais ce sont les TOC qui freinent cruellement sans cesse.
Je m'explique :
J'ai allégué un "sens magique" à certaines lettres.
Le Q, c'est le cul, c'est-à-dire l'interdit, le sale ; sa queue ne doit pas être tordue, son contrepoinçon se doit d'être parfaitement fermé ;
Le O, se doit d'être hermétiquement clos, bien bouclé (le "O", c'est "ma tête ouverte" qui laisserait s'échapper neurones et cellules grises.) ;
Le R, c''est l'air, et je vais certainement en manquer jusqu'à l'étouffement ;
Le H, c'est la hache qui me tranchera la gorge :
Le S, ah, celui-là, c'est le Sida, et il exige qu'il ne soit ni trop, ni trop peu crochu ;
Et je ne saurais oublier de bien mettre les points sur les "i", les barres sur les "t", faute de quoi ma souffrance sera insoutenable et ma fin proche.
Si vous le voulez, je vous montrerais mes brouillons où surchages se disputent avec ratures...
De la difficulté de lire...
Je suis allé au cinéma, je suis allé au théâtre, je suis allé au cirque, je suis allé au music-hall, je suis même allé à la corrida mais mes plus belles rencontres, mes plus belles émotions, c'est avec les livres que je les ai eues.
Mal étrange, insensé et cruel, les TOC, prenant le visage d'une compulsion de lecture me contraignent, sous peine de n'avoir pas bien saisi le sens, à lire, relire la même phrase, le même mot, à m'attacher bêtement à un accent, une cédille, voire même à une petite aspérité du papier... Sans cesse freiné au cours de la lecture, je suis condamné à balayer du regard le même groupe de mots, sans quoi l'angoisse, prégnante, me conduit à un catastrophisme infondé et une fin proche et fatale. Je sais que c'est absurde, mais je ne peux résister ; et je mène une lutte épuisante. Je lis et je relis à m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user le yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user le yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en use
(A suivre.)
Joël Fauré
----
Brèves:
Sous le soleil exactement...
Le soleil ne mourra jamais vraiment pour qui pourra entendre :
"Je te remercie d'avoir si bien couvé mon oeuf de soleil. Il se réchauffe entre tes lèvres humides, et il éclot doucement à la chaleur de ta langue."
"L'oeuf de soleil", pour les Perses, c'est l'abricot.
C'est du cinéma...
Au cinéma, je me suis toujours arrangé pour me placer en bout de rangée. Au milieu, j'aurais trop peur si le feu venait à prendre...
Longtemps je me suis arrangé pour me placer en bout de rangée car j'étais seul... L'inconvénient premier était que je devais me lever pour laisser passer tous les autres qui, eux, étaient bien sûr accompagnés.
Je m'arrange toujours pour me placer en bout de rangée, même lorsque je ne suis pas seul.
Et savez-vous pourquoi ?
Parce que l'âge venant, le temps, son usure, a fait son travail de sape : je ne sais pas si c'est le cancer de la prostate ou le cancer de la pensée, mais je me lève, je vais pisser, je vais me rafraîchir, et tout ça, en essayant de déranger le moins de monde possible...
JF
Brel m'a dit qu'il écrivait "debout, le corps tendu, comme un coq qui crache du feu." Il m'a dit aussi : "Un jour, je pourrai m'arrêter de chanter, mais je ne marrêterai pas d'écrire." Et encore : "On ne sait rien pendant qu'on écrit... on ne sait rien pendant..." A Jacques Chancel, grand chirurgien des créateurs s'il en fut, qui lui demande : "Un jour, au bout de la route, il y aura sans doute pour vous le roman, la chose littéraire ?" Brel, humblement, répond : "Oui, peut-être, c'est une discipline majeure."
S'est-il, un jour, décidé à s'asseoir, cet homme étonnamment debout, face à la lumière ? : "Il faut vivre debout et en mouvement sinon la lumière vous tombe sur la tête." Dans une chanson, il s'interroge encore : "Serait-il impossible de vivre debout ?"
Pour écrire et être lu, et parfois apprécié, il faut trois choses : don plus travail plus chance. Et accessoirement état de grâce...
Moi, j'aime écrire. Mais j'ai du mal. Disons que c'est pas l'inspiration qui me manque, ça... non. Mais ce sont les TOC qui freinent cruellement sans cesse.
Je m'explique :
J'ai allégué un "sens magique" à certaines lettres.
Le Q, c'est le cul, c'est-à-dire l'interdit, le sale ; sa queue ne doit pas être tordue, son contrepoinçon se doit d'être parfaitement fermé ;
Le O, se doit d'être hermétiquement clos, bien bouclé (le "O", c'est "ma tête ouverte" qui laisserait s'échapper neurones et cellules grises.) ;
Le R, c''est l'air, et je vais certainement en manquer jusqu'à l'étouffement ;
Le H, c'est la hache qui me tranchera la gorge :
Le S, ah, celui-là, c'est le Sida, et il exige qu'il ne soit ni trop, ni trop peu crochu ;
Et je ne saurais oublier de bien mettre les points sur les "i", les barres sur les "t", faute de quoi ma souffrance sera insoutenable et ma fin proche.
Si vous le voulez, je vous montrerais mes brouillons où surchages se disputent avec ratures...
De la difficulté de lire...
Je suis allé au cinéma, je suis allé au théâtre, je suis allé au cirque, je suis allé au music-hall, je suis même allé à la corrida mais mes plus belles rencontres, mes plus belles émotions, c'est avec les livres que je les ai eues.
Mal étrange, insensé et cruel, les TOC, prenant le visage d'une compulsion de lecture me contraignent, sous peine de n'avoir pas bien saisi le sens, à lire, relire la même phrase, le même mot, à m'attacher bêtement à un accent, une cédille, voire même à une petite aspérité du papier... Sans cesse freiné au cours de la lecture, je suis condamné à balayer du regard le même groupe de mots, sans quoi l'angoisse, prégnante, me conduit à un catastrophisme infondé et une fin proche et fatale. Je sais que c'est absurde, mais je ne peux résister ; et je mène une lutte épuisante. Je lis et je relis à m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user le yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en user le yeux. A m'en user les yeux. A m'en user les yeux. A m'en use
(A suivre.)
Joël Fauré
----
Brèves:
Sous le soleil exactement...
Le soleil ne mourra jamais vraiment pour qui pourra entendre :
"Je te remercie d'avoir si bien couvé mon oeuf de soleil. Il se réchauffe entre tes lèvres humides, et il éclot doucement à la chaleur de ta langue."
"L'oeuf de soleil", pour les Perses, c'est l'abricot.
C'est du cinéma...
Au cinéma, je me suis toujours arrangé pour me placer en bout de rangée. Au milieu, j'aurais trop peur si le feu venait à prendre...
Longtemps je me suis arrangé pour me placer en bout de rangée car j'étais seul... L'inconvénient premier était que je devais me lever pour laisser passer tous les autres qui, eux, étaient bien sûr accompagnés.
Je m'arrange toujours pour me placer en bout de rangée, même lorsque je ne suis pas seul.
Et savez-vous pourquoi ?
Parce que l'âge venant, le temps, son usure, a fait son travail de sape : je ne sais pas si c'est le cancer de la prostate ou le cancer de la pensée, mais je me lève, je vais pisser, je vais me rafraîchir, et tout ça, en essayant de déranger le moins de monde possible...
JF