31 juillet 2007
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17:24
LA SEULE CHOSE QUE J'AI RESILIEE, C'EST MON ABONNEMENT A "LA VIE DES SAINTS" "LA VIE DES STARS" "LA VIE DES BETES" ET "LA
VIE DES SAINTS STARS UN PEU BETES"
Une demie-page dans "Le Monde" de ce jour consacrée à la résilience : il fallait au moins ça pour
appréhender le monstre, qui ne devrait pas en être un, puisqu'il est sensé être un mot réjouissant d'humanoïdes civilisés, qui ont tout compris, qui maîtrisent tout, qui n'aspirent qu'au plaisir
et au bonheur.
Plume libre a été laissée à Serge Tisseron, qui n'est pas un inconnu dans la littérature des affections du dessus du cou. Il se pose des questions.
L'article est passionnant à plus d'un titre.
Il est titré : "Du bon usage de la résilience". Et le "chapeau" dit ceci : La "psychologie de bazar" n'est pas seule en cause dans l'abus du terme. La définition scientifique d'une "vie réussie" est impossible.
Madame Avy, qui fut mon professeur de Français préféré serait heureuse de savoir que j'ai dépiauté l'article avec une rigueur d'entomologiste.
D'abord, j'ai dégagé la définition initiale du mot résilience. "Les [scientifiques] sont les premiers à l'avoir introduit dans leur vocabulaire technique : le mot anglais résilience désigne à l'origine l'élasticité d'un matériau capable de retrouver sa forme après avoir subi des pressions." C'est le sens propre, dirait Madame Avy.
Or, c'est le sens figuré qui a mis en lumière cette fameuse "résilience" assaisonnée à toutes les sauces, et qui demeure associée à un homme, Boris Cyrulnilk.
Au sens figuré, "il désigne (...) une personne qui parvient à réussir sa vie après avoir fait face à un traumatisme grave." "Or, poursuit Serge Tisseron, il est évidemment très difficile de savoir ce que signifie "réussir sa vie" Et avec ça, on est bien avancé...
Si je devais donc résumer l'article, je dirai "qu'il est difficile de dire ce qu'est la résilience puisqu'il est difficile de dire ce qu'est "réussir une vie".
Soyons un peu plus concret et ne nous masturbons pas l'esprit avec des mots.
La gueguerre entre les psychanalystes et les comportementalistes ont fait suffisament de dégâts au détriment des personnes en souffrance. Enterrons la hache de guerre, par pitié !
Moi qui ai eu une méningite cérébro-spinale à 16 mois, (la médecine m'avait condamné), des réactions méningées dix ans plus tard, moi qui ai subi à 10 ans une circoncision "à vif" pour remédier à un phimosis (opération ratée, vie sexuelle sinistrée) ; moi qui ai développé un psoriasis assez disgrâcieux le dois dire ; moi qui suis hypertendu (sans me vanter, j'ai atteint des pics à 27.12) ; moi qui souffre de Troubles Obsessionnels Compulsifs très sévères et très invalidants ; moi qui connaît mes premières crises de goutte et de rhumatismes psoriasique ; moi qui pourrai militer dans une douzaine d'associations de patients ; moi qui ai des amis psys (et je sais qu'ils n'ont pas de baguette magique et ne se déplacent pas en soucoupe volante), la seule chose que j'ai réussi à résilier, c'est mon contrat à "La vie des Saints', "La Vie des Stars", "La vie des Bêtes" et "La vie des Saints Stars un peu bêtes".
P.S. : Je découvre, sous la plume de Serge Tisseron, que l'un des "pères" de la résilience est un certain Julius Ségal (qui a mon avis n'a jamais dû rencontrer la "pédégère" des éditions Odile Jacob) Je vais m'informer sur ce type.
Joël Fauré
Plume libre a été laissée à Serge Tisseron, qui n'est pas un inconnu dans la littérature des affections du dessus du cou. Il se pose des questions.
L'article est passionnant à plus d'un titre.
Il est titré : "Du bon usage de la résilience". Et le "chapeau" dit ceci : La "psychologie de bazar" n'est pas seule en cause dans l'abus du terme. La définition scientifique d'une "vie réussie" est impossible.
Madame Avy, qui fut mon professeur de Français préféré serait heureuse de savoir que j'ai dépiauté l'article avec une rigueur d'entomologiste.
D'abord, j'ai dégagé la définition initiale du mot résilience. "Les [scientifiques] sont les premiers à l'avoir introduit dans leur vocabulaire technique : le mot anglais résilience désigne à l'origine l'élasticité d'un matériau capable de retrouver sa forme après avoir subi des pressions." C'est le sens propre, dirait Madame Avy.
Or, c'est le sens figuré qui a mis en lumière cette fameuse "résilience" assaisonnée à toutes les sauces, et qui demeure associée à un homme, Boris Cyrulnilk.
Au sens figuré, "il désigne (...) une personne qui parvient à réussir sa vie après avoir fait face à un traumatisme grave." "Or, poursuit Serge Tisseron, il est évidemment très difficile de savoir ce que signifie "réussir sa vie" Et avec ça, on est bien avancé...
Si je devais donc résumer l'article, je dirai "qu'il est difficile de dire ce qu'est la résilience puisqu'il est difficile de dire ce qu'est "réussir une vie".
Soyons un peu plus concret et ne nous masturbons pas l'esprit avec des mots.
La gueguerre entre les psychanalystes et les comportementalistes ont fait suffisament de dégâts au détriment des personnes en souffrance. Enterrons la hache de guerre, par pitié !
Moi qui ai eu une méningite cérébro-spinale à 16 mois, (la médecine m'avait condamné), des réactions méningées dix ans plus tard, moi qui ai subi à 10 ans une circoncision "à vif" pour remédier à un phimosis (opération ratée, vie sexuelle sinistrée) ; moi qui ai développé un psoriasis assez disgrâcieux le dois dire ; moi qui suis hypertendu (sans me vanter, j'ai atteint des pics à 27.12) ; moi qui souffre de Troubles Obsessionnels Compulsifs très sévères et très invalidants ; moi qui connaît mes premières crises de goutte et de rhumatismes psoriasique ; moi qui pourrai militer dans une douzaine d'associations de patients ; moi qui ai des amis psys (et je sais qu'ils n'ont pas de baguette magique et ne se déplacent pas en soucoupe volante), la seule chose que j'ai réussi à résilier, c'est mon contrat à "La vie des Saints', "La Vie des Stars", "La vie des Bêtes" et "La vie des Saints Stars un peu bêtes".
P.S. : Je découvre, sous la plume de Serge Tisseron, que l'un des "pères" de la résilience est un certain Julius Ségal (qui a mon avis n'a jamais dû rencontrer la "pédégère" des éditions Odile Jacob) Je vais m'informer sur ce type.
Joël Fauré