1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 16:37
L'ARGENT N'A PAS D'ODEUR MAIS LES LIVRES OUI.


Si j'avais été Clémenceau, je n'aurais jamais prononcé cette phrase idiote :  "Une phrase doit comporter un sujet, un verbe et un complément direct. Pour les compléments indirects, venir me voir..." Je trouve que cette phrase est un "tue-littérature".Je n'arrive pas à la comprendre.
Si j'étais patron d'un journal moi, je laisserai carte blanche à mes reporters. Et ça donnerait quelque chose comme ça :

Coimbra (Portugal) - De notre envoyée spéciale Camille C.
Visiter l'Université de Coimbra est un enchantement des yeux et de l'esprit. Du nez aussi. Les livres ont une odeur... La bibliothèque n'est pas grande, tout en hauteur. 
(NDLR : ça; c'est de Camille, ce qui suit, c'est "pompé" sur l'une de ces feuilles photocopiées dans toutes les langues que l'on trouve dans les lieux publics... chut...) "Tous ces exemplaires sont dans un excellent état, l'édifice constituant un réceptacle parfait et dont l'atmosphère est absolument stable, tout au long de l'année, en été comme en hiver. L'édifice a en effet été conçu pour être une "maison de livres", protégée par des murs de 2 mètres 11 de largeur. La porte de ce véritable "coffre" est faite en bois de tek, ce qui assure une température constante de 18 à 20°. Pour préserver la stabilité de l'atmosphère, les niveaux d'humidité relative sont maintenus dans les 60 %, ce qui est possible grâce aux lambris qui revêtent les murs. Les livres, par ailleurs, ne craignent pas seulement les écarts de température et d'humidité mais également les insectes "papirophages". Pour résister à ce dernier ennemi, les étagères ont été faites en chêne, matériau qui, en plus de son extraordinaire densité obstacle à la pénétration, dégage une odeur qui repousse les insectes. Les livres comptent encore un autre allié dans ce combat quotidien contre la dégradation, une colonie de chauve-souris, habitant ce sanctuaire de livres, défend les volumes contre les insectes. Il va de soi que la présence de ces petits mammifères requiert des soins supplémentaires pour protéger le bois précieux des superbes tables contre leurs déjections. Un employé les recouvre tous les soirs de housses de cuir et tous les matins procède au nettoyage des salles.
(NDLR : la suite est de Camille.) J'ai levé les yeux et j'ai vraiment cherché à apercevoir une chauve-souris suspendue à un vieux dictionnaire, pourtant, ce n'est pas un gag, c'est inédit, tout simplement.
Note Interne : Il est possible que les pipistrelles ne sortent que la nuit, et, comme il paraît que ce sont des animaux timides, peut-être vont-elles se réfugier, les jours de grande affluence touristiques, entre les pages d'un roman ?

Si j'étais redacteur en chef d'un journal, j'ajouterais un petit "encadré", deux ou trois choses qui se lisent vite.
Leur bibliothèque...
"Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle" dit un proverbe Africain. Plus près de nous, l'Académicien Toulousain José Cabanis disait que "chacune de ses peines avait été soulagée par la contemplation de ses rayonnages". Un peu plus loin, le Bordelais Montaigne -qui fut longtemps abonné à notre titre et qui y signa de splendides esssais- se fit construire une tour pour vivre au milieu de ses amis silencieux. Enfin, de derrière les Pyrénées, Michel Del Castillo renchérit : "Tant que je pourrai voyager autour de ma bibliothèque, je ne me sentirai jamais tout à fait désespéré."

Jo. Fa.


Bon  à tirer.


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commentaires

A
moi si je devai être un insecte je serai un insecte volant et je visiterai tout le l'univers ou cet "immense livre"...comme vous voulez !<br /> <br /> Signé :<br /> Celle qui a couché avec vous hier soir.
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T
Petits insectes papirophages...Si je devais en être, je serai sans doute papirophage, oui. <br /> J'aime bien ce mot, j'aime l'idée de se manger ce qu'on aime, alors je pourrais être aussi choco latophage, cotonophage, sourirophage, désirophage, manophage...grrrrmiammm !!!
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