22 octobre 2007
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"L'histoire a parlé
et je ne sais plus
où me situer".
et je ne sais plus
où me situer".
1981. Les socialistes arrivent au pouvoir. François Mitterrand est élu Président de la
République.
Je n'avais pas voté pour lui : on m'avait laissé penser que puisque nous allions à l'église à Pâques, à Noël et à la Toussaint, et puisque nous devions respecter les patrons argentés qui nous faisaient vivre, il fallait voter à droite.
Ca se défend, mais ça se conteste.
Depuis, l'histoire a parlé et je ne sais plus où me situer.
En juin, en plein désert, je passe mon permis de conduire ; je l'obtiens et j'achète une antediluvienne Renault 4 couleur bordeaux.
Elle allait être, en instrument échappatoire, le moyen d'élargir mes horizons.
Toujours chômeur, mais nouveau conducteur, je pouvais à présent tout à loisir dépasser la frise de la forêt de Buzet, pour savoir ce qu'il y avait derrière, vu sous un angle tout autre que la vitre des autocars.
C'est de là qu'on m'offrit un nouvel emploi : balayeur.
Cet emploi était à assurer de nuit : j'acceptai d'en devenir un oiseau et n'eus jamais à le regretter.
J'aime la nuit. J'aime le climat qu'elle diffuse. J'aime ses silences, ses parfums, ses refuges.
Balayer nuitamment un atelier aux vitrages bleutés ne relève pas des plus hautes fonctions diplomatiques, je vous l'accorde ; pourtant, cette tâche m'a permis de poser un regard sur ce que j'étais alors. L'esprit libre, en rassemblant les poussières, je pus donner libre cours au fil de mes pensées : bien sûr, il était question des bals que je ne fréquentais pas, des lèvres que je n'approchais pas, mais il me semblait que la nuit mettait un baume apaisant sur les plaies affectives.
Par contre, ma carcasse, mon enveloppe charnelle ne suivait pas. Ce corps, si jeune pourtant, était vite fourbu, éreinté, courbaturé. Il avait d'abord joué à être très rond et gros comme on l'a vu, puis il se ravisa, perdit de sa substance, prit de la hauteur, puis de la maigreur. C'était à n'y plus rien comprendre. Ce corps à qui je n'avais transmis aucun message, aucune instruction, que je n'avais jamais maintenu en forme, je le haïssais. Il fut d'une parfaite géométrie variable : sans aucune commune mesure, de gros plein de soupe je fus promu grand escogriffe. Grand branle-bas de combat chez les gènes et les glandes, gêneuses et glandeuses. Le système sympathique ne l'a pas été avec moi. A qui profite l'endocrine ?
Je n'avais pas voté pour lui : on m'avait laissé penser que puisque nous allions à l'église à Pâques, à Noël et à la Toussaint, et puisque nous devions respecter les patrons argentés qui nous faisaient vivre, il fallait voter à droite.
Ca se défend, mais ça se conteste.
Depuis, l'histoire a parlé et je ne sais plus où me situer.
En juin, en plein désert, je passe mon permis de conduire ; je l'obtiens et j'achète une antediluvienne Renault 4 couleur bordeaux.
Elle allait être, en instrument échappatoire, le moyen d'élargir mes horizons.
Toujours chômeur, mais nouveau conducteur, je pouvais à présent tout à loisir dépasser la frise de la forêt de Buzet, pour savoir ce qu'il y avait derrière, vu sous un angle tout autre que la vitre des autocars.
C'est de là qu'on m'offrit un nouvel emploi : balayeur.
Cet emploi était à assurer de nuit : j'acceptai d'en devenir un oiseau et n'eus jamais à le regretter.
J'aime la nuit. J'aime le climat qu'elle diffuse. J'aime ses silences, ses parfums, ses refuges.
Balayer nuitamment un atelier aux vitrages bleutés ne relève pas des plus hautes fonctions diplomatiques, je vous l'accorde ; pourtant, cette tâche m'a permis de poser un regard sur ce que j'étais alors. L'esprit libre, en rassemblant les poussières, je pus donner libre cours au fil de mes pensées : bien sûr, il était question des bals que je ne fréquentais pas, des lèvres que je n'approchais pas, mais il me semblait que la nuit mettait un baume apaisant sur les plaies affectives.
Par contre, ma carcasse, mon enveloppe charnelle ne suivait pas. Ce corps, si jeune pourtant, était vite fourbu, éreinté, courbaturé. Il avait d'abord joué à être très rond et gros comme on l'a vu, puis il se ravisa, perdit de sa substance, prit de la hauteur, puis de la maigreur. C'était à n'y plus rien comprendre. Ce corps à qui je n'avais transmis aucun message, aucune instruction, que je n'avais jamais maintenu en forme, je le haïssais. Il fut d'une parfaite géométrie variable : sans aucune commune mesure, de gros plein de soupe je fus promu grand escogriffe. Grand branle-bas de combat chez les gènes et les glandes, gêneuses et glandeuses. Le système sympathique ne l'a pas été avec moi. A qui profite l'endocrine ?
"Grand branle-bas
chez les gènes et les glandes,
gêneuses et glandeuses".
chez les gènes et les glandes,
gêneuses et glandeuses".