2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 20:35

Le localier : (Il sort un calepin et un stylo de sa poche.)

Vous permettez que je prenne des notes ? (Il s'aperçoit que le stylo "coule". Il paraît contrarié.) Contrariété : mon stylo coule. Ce matin, pour remuer mon café, je n'avais pas de petite cuillère, alors j'ai touillé avec lui. Je m'aperçois qu'il n'était pas étanche. Il y a autant d'encre que de café. C'est un peu fort. Va-t-il fonctionner ?

 

La jeune femme : Vous écrirez au compte-gouttes. Il y aura moins de risque de vous tromper.

 

Le localier : Alors, première question. La réponse est : "oui". Je ne me trompe pas ?

 

La jeune femme : Non.

 

Le localier : Et depuis longtemps ?

 

La jeune femme : Comment voulez-vous que je vous réponde : je vous connais depuis si peu de temps. Je ne peux pas vous dire si vous vous trompez depuis longtemps...

 

Le localier : Non, je parlais de l'arbre. Il vous appartient depuis longtemps ?

 

La jeune femme : C'est une question très indiscrète.

 

Le localier : Il n'y a pas de questions indiscrètes. Il n'y a que les réponses qui le sont.

 

La jeune femme : Comment dire ?... Je le tiens de mon père qui le tenait déjà du sien. Et ce sien le tenait du sien. Ca remonte à loin. Comment dire ?... Celui-là qui l'a planté, comme il avait peur de son ombre, avait voulu la confondre, la cacher dans une autre, celle de cet arbre. Mais... Comment dire ?... Vous n'êtes pas sans savoir qu'un arbre, ça met du temps pour grandir. Résultat : comment dire ?... Il est mort de peur, tué par son ombre, sans avoir eu le temps de donner des explications. Il a simplement eu le temps de laisser la consigne de bien prendre soin de son... Comment dire ?... végétal. Il a donné naissance à des enfants aussi apeurés que lui. L'arbrisseau grandissait mais ne dispensait pas encore d'ombrage protecteur. Des ennemis sont venus... Comment dire ?... armes à la main, et en ont profité. Ils ont abattu pas mal de gens, de choses, mais cet arbre a résisté. Il faut croire qu'il dégageait déjà une certaine... Comment dire ?... magie majestueuse. Quand il a atteint une taille respectable, il est sorti du lot. son pouvoir n'était plus à contester. Comment dire ?... Quand à cette fameuse manivelle...
(On entend un coup de feu.

Puis un autre.

Puis un autre.)
Mesdames, faites préchauffer les fours. Thermostat : 39,9. Comme la fièvre de vos maris.

 

Le localier : Quand à cette fameuse manivelle ?...

(A suivre.)
-----
Brève

Ce n'est rien...

Il me semble me souvenir que mon grand ami Gustave Flaubert avait dans l'idée d'écrire un livre sur "rien". Raymond Devos, lui, a écrit un sketch sur un personnage qui n'a rien à dire et rien à faire (Le mime).
Le plus vieux supplément littéraire sur papier (1826) paru aujourd'hui, m'a un peu choqué, eu égard d'Antonine Maillet.
Il est écrit, dans la rubrique "ça et là" :
Y-a-t-il encore des lecteurs qui se souviennent d'Antonine Maillet ? [Oui, moi. NDLR] La Canadienne qui va fêter ses 80 ans, avait décroché le Goncourt en 1979 avec "Pélagie-la-Charette". Elle revient en librairie le 6 mai, avec un roman dont le héros s'appelle "Rien" !
Le titre ? "Le Mystérieux voyage de Rien" (Actes Sud).


A votre avis ?

A votre avis, croyez-vous que ça vaille vraiment le coup d'adresser un exemplaire "Service de presse" de mon livre "J'ai très bien connu Jacques Brel" au "Figaro Littéraire" et au "Monde des Livres", accompagné d'un petit mot du genre : "Je me permets en toute humilité [Tu parles... NDLR]  de vous adresser ci-joint mon ouvrage auto-édité. S'il vous séduit, je serais très heureux d'en voir un écho dans vos colonnes. Sinon, faites-en des confettis ou des origamis."
Je vous remercie de me donner votre avis.

Comment ?

Ah ! Oui ! De rien...

JF

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commentaires

J
Mon médecin traitant référent est né le 8 octobre 1962 (3 jours après moi ; il me doit donc le respect.) Je lui ai dit : "Ah ! Vous êtes né le jour de la sainte Pélagie" <br /> "- Qui est Pélagie ?" m'a-t-il demandé<br /> " -Pélagie-la-charette", ça ne vous dit rien ?"<br /> Elle était inconnue au bataillon pour lui.<br /> Ah ! Ces scientifiques !...
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A
PS: Je me souviens très bien d'Antonine Maillet et vous remercie de m'annoncer ainsi son retour...
Répondre
A
Oui,selon moi, vous pouvez envoyer...<br /> Cela tombera bien sous les yeux de quelqu'un et, au pire, vous n'aurez que sa réponse mais au moins, vous aurez eu deux lecteurs de plus!
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