Cuissarde en chocolat
de Joséphine VANNIER
Photo Raphaël Dautigny
Etre chocolat
Si vous voulez me faire plaisir, parlez-moi de cirque. Ils s'appelaient "Footit et Chocolat", c'était deux
clowns célèbres qui ont fait les beaux soirs du cirque Médrano, dans les années 1900. Footit était le "clown blanc", et Chocolat... le clown noir. C'est vraiment le cas
de le dire. Il était né à Cuba en 1868 ; il est décédé en 1917 et il repose au cimetière de Bordeaux. Un tableau de Toulouse-Lautrec l'a immortalisé. L'expression
"être chocolat", c'est-dire "être dupé, frustré" -ce qu'il était dans ses sketchs- viendrait de lui.
Si vous voulez me faire plaisir, parlez-moi de jolies filles. Olivia Ruiz (de son vrai nom Olivia Blanc) est une chanteuse française née à
Marseillette, dans l'Aude. C'est elle qui chante : Taille-moi les hanches à la hache / J'ai trop mangé de chocolat. (...) Pétris-moi de baisers / Je deviens la femme
chocolat."
Si vous voulez me faire plaisir, parlez-moi de timbres-poste de collection. Tous mes amis épistoliers le savent : lorsqu'ils m'écrivent, ils collent sur
l'enveloppe un timbre de collection. (Ca ne coûte pas plus cher et c'est beaucoup plus joli. Je les ai menacés de ne pas ouvrir leurs lettres, de ne pas lire leurs cartes si elles étaient
floquées d'un timbre trivial.) Pour célébrer 400 ans de consommation éhontée de chocolat, la Poste, après avoir édité un timbre rond, un timbre ovale, un timbre en coeur, innove. Elle
sort "un feuillet indivisible aux bords reproduisant le traditionnel papier aluminium, froissé à l'ouverture..."(Rubrique philatélie de "La Croix" du 30/31 mai 2009) de
10 timbres à valeur faciale de 0,56 € "dont chaque "carré" illustre une étape de la saga [chocolat]"
"Libé" renchérit : "Ce n'est pas en les léchant qu'on a envie de les croquer, mais plutôt en les reniflant ou en les grattant. L'astuce, c'est une odeur de cacao encapsulée dans l'encre.
Dans de bonnes conditions de conservation, l'enchantement peut durer deux ans, promet la Poste".
Si vous voulez me faire plaisir, parlez-moi de cuissardes... en chocolat.
Telle celle que vous voyez tout en haut, oeuvre de Joséphine Vannier, présentée au 14e salon du chocolat, qui s'est tenu à Paris en octobre 2008. C'est à croquer !
Le fétichisme, vu sous cet angle, ne sera plus à créditer aux psychanalystes, mais aux nutritionnistes.
JF